MédiasLes Chroniques CinémaDOUX JESUS de Frédéric Quiring

DOUX JESUS de Frédéric Quiring

Sœur Lucie quitte le couvent sur un coup de tête : ce n’est pas pour se détourner de la religion mais pour faire la paix avec son passé. Une comédie savoureuse où l’humour n’est jamais vulgaire et où la foi est toujours respectée.

DOUX JESUS de Frédéric Quiring. France 2024, 1h26. Avec Marilou Berry et Isabelle Nanty.

Critique de Magali Van Reeth, SIGNIS France

Les comédies avec religieuses sont un genre à part dans le cinéma, jouant du décalage entre la sévérité de l’engagement et des vœux, et une société avec beaucoup moins de contraintes et de rigueur spirituelle. Doux Jésus en respecte les codes et à travers les découvertes de sœur Lucie, soudain plongée dans la vie ordinaire, il nous donne un regard amusé sur notre société contemporaine.

Parsemant le récit de discrètes références à des classiques de la comédie (avec ou sans religieuses), Frédéric Quirin fait de ce coup de tête sentimental une découverte du monde. Au couvent depuis 20 ans, sœur Lucie découvre le quotidien de ses contemporains : téléphones portables, kebabs, portes coulissantes, internet et autres comportements, dont l’usage raisonné du mensonge. En cherchant son amour de jeunesse, elle croise des gens bienveillants et des voleurs, des prostituées au grand cœur (un incontournable dans ce genre de film) et une foule d’anonymes prêts à la suivre pour entendre parler d’amour, de paix et de gentillesse.

Sans quitter le ton de la comédie, le récit égratigne gentiment la vie au couvent, la naïveté des religieuses cloîtrées et la sévérité de la mère supérieure mais rend hommage à la foi de ses personnages. Sœur Lucie ne doute pas de sa vocation, ni de son amour dans le Christ mais cherche à comprendre ses chagrins et renoncements d’adolescente.

Doux Jésus s’appuie sur d’excellentes comédiennes, dont Isabelle Nanty (la revêche mère supérieure) et Marilou Berry qui incarne pleinement sœur Lucie dans sa spontanéité, ses maladresses et sa gentillesse. Une comédie pleine d’humour et respectueuse de tous ses personnages.

Magali Van Reeth

Latest

More articles