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HORIZON : UNE SAGA AMERICAINE de Kevin Costner

Il aura fallu vingt ans à Kevin Costner pour renfiler ses bottes de réalisateur dans un genre qui lui est particulièrement cher : le western. Horizon : Une saga américaine, est une épopée composée de trois films, à priori, sur la conquête de l’ouest.

HORIZON : UNE SAGA AMERICAINE de Kevin Costner. Etats-Unis, 2024, 3h01. Avec Kevin Costner, Sienna Miller, Sam Worthington, Jena Malone.

Critique d’Anne Le Cor, SIGNIS France

Le premier volet plante le décor d’une marche en avant que rien ne peut stopper, ni la nature, ni les Indiens, pourtant résolus à défendre leurs terres ancestrales. L’ouest américain en majesté s’offre aux nouveaux colons venus d’Europe qui découvrent une terre rude et sauvage en tout point. Différentes histoires avec de nombreux personnages se déroulent dans de multiples lieux. Un lien les relie toujours et il ne fait guère de doute qu’au fur et à mesure du déroulement de la saga, tous ces éléments seront réunis.

Kevin Costner revêt aussi le costume du cowboy presque solitaire qu’il affectionne tant. Stetson vissé sur la tête, il montre qu’il sait toujours jouer du Colt. Car l’ouest est violent et mal famé. Il incarne Hayes Ellison, un homme en quête de tranquillité mais qui se retrouve embarqué dans des situations conflictuelles qu’il souhaite éviter à tout prix. Sienna Miller quant à elle, est une jolie veuve venue s’installer avec sa famille sur les nouvelles terres d’un projet immobilier nommé Horizon. Elle est vite consolée de la perte de son mari par un Sam Worthingtom sexy à souhait dans sa tunique bleue de jeune officier de cavalerie idéaliste.

Une multitude d’autres personnages se mêlent au récit qui développe de nombreuses intrigues secondaires, un peu trop peut-être. Si bien qu’à la fin de ce premier chapitre, on a l’étrange impression qu’il ne s’est pas encore passé grand-chose d’important. Cela s’explique par l’influence du format sériel de plus en plus souvent appliqué aux films désormais à Hollywood. D’ailleurs la saga Horizon est prévue pour se dérouler en au moins trois chapitres et pas moins de 10 heures en tout.

Filmés dans les grands espaces de l’Utah – si chers à John Ford – les images sont grandioses et les paysages enneigés sublimes. Il se dégage d’ailleurs de la mise-en-scène d’Horizon un certain classicisme qui fait écho aux très nombreux westerns réalisés sous la direction du maître incontesté du genre.

La saga Horizon fait office de récit originel de la naissance d’une nation, un peu comme une genèse de l’Amérique, sauf que la Terre Promise où coulent le lait et le miel se transforme vite en pays de sang, de sueur et de larmes pour de nombreux nouveaux arrivants. De nombreux éléments du mythe américain sont présents : les cowboys et les Indiens, les longues caravanes de chariots aux toiles blanches traversant les grandes plaines et les bandits sans foi ni loi.

Tous les ressorts du bon western sont bien là même si le déroulement de l’action est somme toute assez prévisible. Reste que cela fonctionne et que l’on s’attache facilement aux différents personnages dont il nous tarde vite de connaître la suite des aventures. Ces hommes, femmes et enfants venus chercher une vie meilleure en Amérique sont sur le point de connaître les affres de la guerre civile qui va bientôt déchirer la jeune nation et les opposer les uns aux autres. Tout au long de ce voyage riche en émotions, bonnes et mauvaises, ils apprendront à devenir de vrais Américains.

Anne Le Cor

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